La pression monte autour de NVIDIA, géant des puces graphiques et moteur incontournable de l’intelligence artificielle moderne. À l’approche d’un déplacement sensible de Jensen Huang, son PDG, en Chine, le Congrès américain intensifie ses critiques. En ligne de mire : les exportations de technologies avancées vers Pékin, au cœur des préoccupations géopolitiques entre les deux puissances.
Un climat de tension stratégique
Depuis plusieurs mois, les États-Unis renforcent leur politique de restrictions technologiques contre la Chine, notamment en limitant l’accès aux semi-conducteurs les plus puissants. Ces composants, comme les puces H100 ou A100 développées par NVIDIA, sont essentiels pour le développement des intelligences artificielles avancées, y compris dans les domaines militaires ou de surveillance.
Malgré ces restrictions, certains membres du Congrès estiment que NVIDIA n’en fait pas assez pour empêcher ses technologies de tomber entre les mains d’acteurs chinois. Certains accusent l’entreprise de s’adapter aux sanctions en développant des puces spécifiques destinées au marché chinois, jugées “bridées” mais toujours trop puissantes selon Washington.
Jensen Huang attendu en Chine
La prochaine visite de Jensen Huang à Pékin, prévue dans les semaines à venir, ravive les inquiétudes américaines. Officiellement, il s’agirait de renforcer les relations commerciales et technologiques avec des partenaires asiatiques, mais ce déplacement pourrait être perçu comme un signal d’ouverture envers la Chine, en plein contexte de guerre économique.
Des élus américains craignent que cette visite soit exploitée politiquement par Pékin pour démontrer qu’il est toujours possible d’attirer les grands noms de la tech occidentale, malgré les sanctions.
NVIDIA entre deux feux
Pris entre les exigences du marché américain et l’appétit technologique chinois, NVIDIA marche sur un fil. D’un côté, l’entreprise réalise une part importante de son chiffre d’affaires en Chine ; de l’autre, elle dépend étroitement de la régulation américaine pour continuer à innover et accéder aux chaînes d’approvisionnement critiques.
Le géant des puces tente de maintenir un équilibre diplomatique, en affirmant respecter les lois américaines tout en continuant à opérer à l’international. Mais les critiques s’intensifient à mesure que les tensions sino-américaines s’enveniment.
Une bataille technologique qui s'accélère
Cette affaire illustre la nouvelle forme de guerre froide technologique qui oppose les États-Unis à la Chine. Les semi-conducteurs, autrefois simples composants électroniques, sont désormais au cœur d’enjeux stratégiques majeurs : IA, défense, cybersécurité, souveraineté numérique.
Et NVIDIA, par sa position centrale, se retrouve dans l’œil du cyclone. La suite dépendra autant des choix de l’entreprise que des décisions politiques à venir, dans un monde où la technologie est devenue une arme d’influence globale.